Depuis plusieurs années, mes compétences initiales de monteur ont glissé vers d’autres pratiques. J’ai en effet expérimenté le champ de la mise en scène cinématographique avec la réalisation de courts métrages de fiction (avec Pater Duis, 2014 et Drôle d’endroit pour un canari, 2015), documentaire (Zootropie, 2016) et expérimentaux (Eye did Eye, 2017 et Land 78, postmodern, 2018). Au travers de ces deux derniers films et une pratique du split-screen, j’interroge le « point de vue » en scindant le champ de vision, en télescopant des regards et des échelles de perception.

En parallèle, j’ai développé ma pratique photographique, en expérimentant le photo montage (autre axe de recherche sur les points de vue) et en m’initiant à la photographie argentique. J’ai ainsi exposé Bruissements (composition intuitive de séries photos autour de mouvements et instants figés) en quelques lieux culturels de Lille. J’ai également débuté une documentation sur les territoires au gré de mes itinérances. J'alimente ainsi une base personnelle d'archives photographiques qui témoignent de certaines localités, notamment sur le littoral, et qui s‘oriente également vers le patrimoine (architectural, industriel et culturel).

C’est ainsi que les thématiques qui ressortent de ces différentes recherches artistiques (questionnement sur la narration, travail à partir de matières préexistantes, approche naturaliste dans un souci de représentation et invocation et évocation de l’imagerie des sciences naturelles) viennent se cristalliser autour de nouveaux projets : une transposition cinématographique de rêves et une recherche photographique sur l'ipséité.

 

Ces nouvelles recherches rejoignent ma démarche hétérocentrique, qui s’inscrit dans l’espace social, basée sur l’expérience de l’humain, de l’échange et de la transmission. Les relations humaines lors de mes différents projets artistiques et interventions scolaires reflètent la place que je donne à la dimension sociale et pédagogique autour de la création.